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Articles sur Miss O'Range

 

 Cassandre, sur Caroline Amoros alias Miss O'Range :

[…] Partout, les créations chargent frontalement la violence de la guerre, du capitalisme et de l’argent. Caroline Amoros s’est trouvée une nouvelle couleur. Orange! Des oranges amères, «oranges au goudron amer», oranges peintes en noir-goudron, oranges écrasées sur le bitume. Sur le bitume, Miss O’range écrit ses réflexions et citations, en orange. Après Madame LeJaune, ça tombe à pic, surtout à Aurillac où les bus du réseau urbain sont d’un orange pétant, autant que le logo du supermarché devant lequel elle s’installe. Sa zone d’intervention se situe dans le non-lieu d’un centre commercial, son rond-point, ses parkings. Poupées Barbie carbonisées au barbecue, douchées à la limonade (orange) ou mitraillées au fusil paintball, en orange évidemment. Amoros déverse autant d’aliments que Rodrigo Garcia, mais dans la rue, c’est mieux accepté que sur scène. Et les propos de Caroline Amoros  amis Princesse Peluche sont mieux ciselés, plus incisifs. Sa violence finement distillée est condensée dans des anti-icônes de notre sainte-consommation, des images qui tombent comme des couperets[…]


 
                             La Madone des ronds-points

Pour sa  nouvelle création « Miss O'Range », Caroline AMOROS la  développe sans dire un mot entre deux supermarchés et des ronds-points de circulation, au cœur de l'urbanité.
Au milieu de la rue qui longe une grande surface, une femme habillée en tailleur orange choisit une de ses cannes de golf et fait des swings dans des oranges disposées sur le macadam. Drôle, pas seulement.
La performance prend tout son sens lorsqu'on lit sur le pourtour d'un rond-point, terme de son golf urbain, cette phrase bombée :
« La première balle qu'un soldat français a tiré sous le laqué azur de ce ciel d'Algérie, elle s'est logée dans une orange. »
Plus tard, sur le parking d'un magasin Leclerc, elle dispose des roses blanches sur une croix gammée orange et les piétine tandis que l'on entend une chanson célèbre (« c'est aujourd'hui dimanche… »), dans laquelle un enfant offre à sa maman des roses blanches.
Un tract sur papier orange, distribué aux spectateurs, raconte ce qu'était le groupe de résistance la Rose blanche fondé en 1942 par deux étudiants de Munich (ils finiront guillotinés).
Après quoi le public divisé en deux est convié à une bataille d'oranges, avant que tout se termine en musique au milieu d'un rond point entouré par le flot des voitures. 
 
post du 23/8, l'article de la Montagne = la terre est une orange bleue //